Les MICI : Comprendre les Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin

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Qu’est-ce que les MICI ?

Les MICI regroupent principalement deux maladies digestives chroniques :

  • La maladie de Crohn

  • La rectocolite hémorragique (RCH)

Elles se caractérisent par une inflammation durable du tube digestif, d’origine auto-immune, pouvant provoquer des symptômes digestifs invalidants, des complications et des atteintes extra-digestives.

Différences entre Crohn et RCH

Caractéristiques

Maladie de Crohn

Rectocolite hémorragique (RCH)

Localisation 

Peut toucher tout le tube digestif, de la bouche à l’anus (surtout l’iléon terminal et le côlon) 

Atteint uniquement le côlon et le rectum

Type d’inflammation 

Inflammation transmurale (toutes les couches de la paroi) 

Inflammation superficielle, limitée à la muqueuse

Lésions 

En plaques discontinues 

En continu, sans zone saine entre les lésions

Symptômes typiques 

Diarrhée chronique, douleurs abdominales, amaigrissement, fièvre, fistules, fatigue 

Rectorragies (sang dans les selles), diarrhée glairo-sanglante, urgence fécale

Risques de complications 

Fistules, sténoses, abcès, malabsorption 

Hémorragies, mégacôlon toxique, cancer colorectal

Chirurgie 

Fréquente, mais ne guérit pas la maladie 

Parfois nécessaire, peut être curative dans les cas graves

Origines et mécanismes des MICI

Les MICI sont des maladies multifactorielle résultant d’une interaction complexe entre :

1. Prédisposition génétique

Certains gènes (ex. : NOD2 pour Crohn) augmentent la susceptibilité.

2. Dysbiose intestinale

Le microbiote est altéré, avec une baisse des bactéries bénéfiques et une augmentation de bactéries pro-inflammatoires.

3. Dérèglement immunitaire

Le système immunitaire attaque par erreur la muqueuse intestinale, déclenchant une inflammation chronique.

4. Facteurs environnementaux

  • Tabac (facteur aggravant pour Crohn, protecteur pour la RCH)

  • Pollution, antibiotiques précoces, alimentation ultra-transformée

  • Stress chronique, dérèglement de l’axe intestin-cerveau

Comment pose-t-on le diagnostic ?

Le diagnostic repose sur un ensemble d’examens :

  • Coloscopie avec biopsies : pour visualiser les lésions et confirmer l’inflammation.

  • Bilan sanguin et CRP : recherche d’inflammation, anémie, carences.

  • Calprotectine fécale : marqueur non invasif de l’inflammation intestinale.

  • IRM, scanner ou échographie digestive : pour évaluer les complications (abcès, fistules, sténoses…).

Quels sont les traitements des MICI ?

L’objectif est de réduire l’inflammation, soulager les symptômes, prévenir les rechutes et éviter les complications.

Traitements classiques :

  • Aminosalicylés (5-ASA) : surtout en RCH légère à modérée

  • Corticoïdes : pour les poussées inflammatoires

  • Immunosuppresseurs : azathioprine, méthotrexate

  • Biothérapies : anti-TNF (infliximab, adalimumab), anti-intégrines, anti-IL12/23

  • Chirurgie : si complications ou échec des traitements

Et le mode de vie ?

L’approche intégrative joue un rôle important dans le contrôle des MICI :

  • Alimentation anti-inflammatoire (pauvre en additifs, riche en fibres solubles et oméga-3)

  • Activité physique régulière

  • Gestion du stress (cohérence cardiaque, thérapies comportementales, hypnose)

  • Compléments possibles : curcuma, oméga-3, probiotiques (avec prudence), vitamine D, zinc

Il est essentiel d’adapter l’alimentation à chaque phase (poussée vs rémission) et à la tolérance individuelle.

Vivre avec une MICI : un défi au quotidien

Les MICI ont un impact majeur sur la qualité de vie : douleurs, fatigue, isolement social, impact professionnel…
Mais avec une prise en charge adaptée, il est possible de retrouver un équilibre, d’espacer les poussées et de mener une vie active.

Le suivi par une équipe pluridisciplinaire (gastro-entérologue, diététicien, psychologue) est souvent recommandé.

En résumé

Les MICI sont des maladies inflammatoires chroniques touchant l’intestin, sans cause infectieuse identifiable.


Elles nécessitent un diagnostic précis, un traitement individualisé et une approche globale (alimentation, stress, microbiote).


Même si elles ne se guérissent pas totalement, des rémissions longues sont possibles avec une prise en charge adaptée.

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Auteur/autrice : admin

En tant que conseillère en nutrition spécialisée dans le syndrome de l’intestin
irritable (SII), j’élabore des stratégies nutritionnelles individualisées, fondées sur
l’identification des aliments déclencheurs, l’application éventuelle du protocole
FODMAP, et l’optimisation des apports micronutritionnels. Mon approche
intègre également la prise en charge des facteurs aggravants tels que le
stress, la dysbiose intestinale et les troubles du rythme circadien, afin de
restaurer la fonction digestive et limiter l’hyperréactivité intestinale.

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